mardi 16 novembre 2010

Weekend culturel

Nous sommes le samedi 27 octobre, je me rends au théâtre car j'ai été invitée à voir un spectacle de danse par Geneviève, professeur de français et secretaire générale de l'association pour laquelle je travaille. Chouette j'adore ça! Apparemment il s'agit d'une troupe australienne, mais Geneviève n'a pas su me dire de quelle type de danse il s'agissait. Il est 2h30 et je suis en avance, ce qui me donne l'occasion de faire un tour du lieu de la représentation: il s'agit d'un des deux théâtre situé sur la place du Mémorial de Changkai chek que je n'avais pas encore vu. Sur l'immense, place des lycéens répètent et s'entrainent, car pour la fête de chaque établisement, ils défilent en jouant de la musique, en effectuant des mouvements d'arts martiaux ou des lancés de drapeaux...plus besoin d'aller au théâtre, le spectacle est déjà là.

Geneviève ainsi que plusieurs de ses étudiants que je connais déjà un peu, m'ont rejoint. Nous entrons, on nous prévient qu'il n'y aura pas d'entr'acte, le spectacle sera donc court et condensé. La salle est haute et richement revêtue de rouge et d'or. Nous sommes placés au balcon. Alors que nous nous installons une femme me tend le programme. Rien que le titre du spectacle peut donner une idée du contenu "mechanic violence" (avec pour sous-titre : mortal engine).

Effectivement c’était violent! Enfin ce fut surtout la musique ou il serait plus juste de dire bruit (une espèce de friture mêlait à des sirènes et des tas de sons électroniques dissonants), ainsi que les lumières qui étaient agressifs. Ce qui fait que les danseurs, et bien ils disparaissaient souvent derrières ces fréquences, ces images de lignes et spirales projetés sur l'espace ou ils évoluaient. C'est dommage, ils dansaient bien quand on les voyait réapparaître.Heureusement que le tout ne durait qu'une heure et demi! Mais si l'ensemble était fouillis, je dois admettre qu'il y avait quelques belles scènes, de beaux moments, surtout quand le jeu de lumières se réduisait au contraste entre l'ombre et la lumière, qui alors habillaient les danseurs: l'un envahissant l'autre, la lumière calmant l'ombre agitée... enfin le message devenait clair et poétique!

Bref pour tout dire le lieu m'a plus marqué que la représentation. J'ai d'ailleurs été par la suite me balader avec les étudiants taiwanais qui m'accompagnés et qui font partie du du club de théâtre de l'université. Ils m'ont fait visiter le monument sobre et imposant de Changkaichek . Il faudra que j'y retourne plus tôt dans la journée, pour mieux l'admirer. Ils m'ont également fait goûter de nouvelles choses: une espèce de pâté en croûte, très parfumé (hmm ça me donne l'eau a la bouche rien que d'en parler) et une petite pâtisserie à base de lait et de patede riz...

A ce propos...qu'est-ce que je mange, ici! On parle d'une France épicurienne qui apprécie les bons plats, mais j'ai trouvé ici, -comme en Chine- d'autres amoureux de bonne chère. Les Taiwanais m'invitent tout le temps à manger de nouvelles spécialités, du coup je ne peux pas refuser d'autant plus que c'est chaque fois délicieux! Quand est-ce que ça s’arrête? Quand j'aurai une mauvaise surprise peut-être!Mais comment font-ils? Inventent-ils chaque jour un plat différent pour qu'il y en ai tant??

Nous avons marché un peu et sommes tombés sur un jardin botanique dont les batiments anciens se décolorent lentement...

Mais il est déjà 5h! Il faut se presser si nous ne voulons pas louper la relève de la garde devant le Mémorial. Nous courons jusqu'en haut des marches du monument pour nous joindre à la foule qui suit la descentes des marches des soldats...conclusion, on aurait pu les attendre en bas!

Enfin maintenant qu'on est là on fait comme les touristes qui se pressent pour mieux voir, tandis que des gardes du corps les éloignent au fur et à mesure que les soldats en uniforme, le regard fixe, droit devant, marchent en parfaite synchronisation.Les escaliers en particulier, sont un passage difficile quand on ne peut ni bouger la tête, ni baisser les yeux. Heureusement que le personnel de sécurité est là pour leur indiquer chacune des marches.

Les soldats se dirigent vers le centre de la place, mais pas directement, ils font des tours et des détours, créant des petits suspens, peut-être pour que les touristes ne devinent pas tout de suite la destination (en fait à 300 m de leur point de départ), finallement ils s'arrêtent net. Deux d'entre eux se détachent alors du groupe, pour aller baisser le drapeau taiwanais qui flotte fièrement au bout de son mat. Ensuite, les deux soldats roulent consciencieusement ce dernier et ... c'est là que j'ai décroché...

Mon esprit s'évadait face au Mémorial au toit bleu...mais bientôt je quittais la place Changkai chek et ces petits soldats pour rejoindre d'autres amis taiwanais pour une visite d'un musée d'histoire très original.











Un mur longe la place de Changkai chek, chacune de ses ouvertures a une forme unique.





















Il s'agit en fait d'une reconstitution dans le sous sol d'un grand building, d'une ville taiwanaise fictive(du moins en partie) dans les années 40-50-60 (les dates n'étant pas indiquées, je pense qu'il faut deviner l'époque!)


L'endroit est très amusant, peut importe quelle époque c'est, on s'y croirait! C'est comme faire un voyage dans le temps et tomber sur une ville vidée de ces habitants, alors on ne peut s'empêcher de redevenir des enfants curieux, qui entrent partout, touchent à tout, s'inventent des situations chez le coiffeur, au poste de police...Il y a aussi une classe d'école, des magasins, une salle de cinéma, un café français, et même une marelle tracée sur le sol. Mes amis sont étonnés de voir que je connais ce jeu et sans doute plus encore que je sache encore y jouer! "Oh vous savez, ce sont des choses qui ne s'oublient pas" dis-je modestement.


A la sortie du musée, un nouveau feu d'artifice nous attend, je dis "nouveau" car il y'en a souvent plusieurs fois par jour ici, et oui j'ai bien dit "jour". Celui-ci dura deux heures, il célébrait l'ouverture de l'exposition florale universelle qui a lieu a Taipei en ce moment.










La reine des échasses! (cette fois encore mes amis furent impressionnés) Aucun mérite, mon grand père en avait fabriqué une paire que nous nous disputions mes soeurs et moi, et puis elles sont beaucoup moins hautes maintenant que j'ai grandi (un peu quand même).






Réception des bains publiques





L'épouvantail accroché au mur de ce restaurant est en fait une version miniature de l'ancêtre de l'imperméable, un vêtement de pluie fait de paille.


Ceci est la devanture d'un magasin de spécialisé dans les articles de mariage


Ce n'était pas des scooters, ca y ressemblait presque...




Ces élèves sont beaucoup moins disciplinés que dans la réalité!







Les japonais ayant occupés Taiwan pendant longtemps, leur influence est très présente, encore aujourd'hui. Ces petites cartes sont accrochés au murs d'un lieu de culte japonais. Ce sont des cartes de "bonne fortune" (en jaune) moyenne (en bleu) ou mauvaise fortune (en vert) que l'on pioche en entrant et qui nous donne un apercu de notre avenir proche.





Entree d'un café à la mode de Paris.










Entrée du cinéma.





Nous voici vendeuses de... glaces je crois bien.








Magasin de style japonais.




Au poste de police.


Des affiches le long d'une rue, expliquent de manière très imagée quels insectes peuvent provoquer telle ou telle maladie, si l'on a pas une bonne hygiène. Il faut donc avoir un certain nombre de bons réflexes afin de les éviter.




Nous voici dans la pharmacie. Mais à quoi servent ces étranges récipients en forme de petites nacelles?


A piler les médicaments bien sur, avec une démonstration en direct c'est tout de suite plus clair!








Chez l'habitant. Un petit air d'antan




Dimanche 28 octobre.
Il pleut beaucoup ces derniers temps. Difficile de trouver des personnes motivées à visiter des sites naturel ou des lieux à découvert! J'en ai trouvé une tout de même, il s'agit d'une assistante de français qui enseigne dans une autre université, elle m'a proposé d'aller à Jiufen, un village dans la montagne surplombant la mer. Nous nous sommes données rendez-vous au centre de Taipei, et c'est partit pour presque deux heures de bus.

Arrivées à Jiufen, il pleut des trombes, mais les touristes taiwanais et japonais sont au rendez-vous, munis de leurs parapluies,kaouets et appareils photo cela va sans dire! L'endroit est fameux pour deux raisons:la première, un vieux film trèès connu que les japonais adorent, y a été tourné, la deuxième, il y avait autrefois ici des mines d'or. Ne connaissant pas l'endroit, nous suivons le mouvement général vers une rue marchande semi-couverte très éclairée. Qui dit nouvel endroit, dit nouvelles odeurs, dit nouvelles spécialités qu'il faut absolument goûter! On s'arrete donc à tous les étalages et si l'aspect est étrange et l'odeur est bonne, on essai.
Des ruelles montent et descendent qui débouchent sur cette rue bondée, ou les boutiques de souvenirs se serrent les unes contre les autres. Les vendeurs nous guettent et d'un grand sourire nous alpaguent. On est plusieurs fois tenté, mais acheter des souvenirs avant même d'avoir visiter ce serait dommage, nous continuons donc.

Afin de mieux explorer les lieux tout en évitant la foule, nous choisissons une des ruelles au hasard. Elle descend. Le long, les murs sont tapissés de pancartes jaunes.
"Peux tu lire?" me demande Justine. Je déchiffre l'enseigne illuminée qu'elle me désigne: "Jaune..ah non c'est or...musée...mais bon sang mais c'est bien sur, c'est le musée de l'or! "Qui y aurait cru? Dans une si petite rue au milieu des modestes habitations...Nous suivons les flèches pour déboucher dans une petite cour, au centre de laquelle une table en plastique est couvertes de parapluies. Un chat noir dort près de la porte. Nous frappons. J'ai l'impression d'entrer chez quelqu'un! C'est presque ça, l'homme qui nous ouvre est le conservateur-gardien-guide et guichetier du musée, musée qui a l'air d'être improvisé dans une grande pièce neutre: il y a là trois étagères et quelques tables couvertes de pierres ainsi que des photos de mines sur les murs. Au centre des gens accroupis autour de bassines ne sont pas entrain d'éplucher des légumes comme je le croyais en entrant, que neni! Ce sont en fait des visiteurs comme nous, qui cherchent de l'or! C'est apparemment une activité proposée par le musée.

Le musée s'avère être un musée de la pierre en tout genre plus que de l'or spécifiquement. Une vrai cavernes d'Alibaba, pleine de petits trésors, des pierres que je n'avais jamais vu et dont le guide nous explique pour chacune d'elle les spécificités et les vertus auquelles les Taiwanaiscroient beaucoup. Baragouinant quelques mots d'anglais, il répète devant chaque pierre: "Natural one, it's natural ". Des touristes effrontés auraient-ils mis sa parole en doute? En tous cas nous on y croit, certaines viennent d'ici d'autres d'ailleurs, pierres fluorescente ou aiment, or ou roche volcanique, tout est là.

A la fin de la visite, enfin du tour de la pièce, le guide qui tient aussi la boutique de souvenirs, nous propose des bijoux taillés dans de la jade ainsi que des vases. Nous refusons poliment et il nous offre tout de même un petit morceau "d'or" qu'il nous laisse choisir. Nous repartons donc ravies, en fieres chercheuses d'or qui-ont-récolté-un-caillou-avec-ce-qui-semble-etre-de-l'or-dedans, en tous cas ça brille!
En discutant avec des amis, j'ai appris par la suite que ce n'était pas le musée officiel de l'or à Jiufen (je m'disais aussi!), car ce dernier est beaucoup plus grand et l'on peut visiter les mines, de plus une énorme pépite d'or y trône, et il est dit que celui ou celle qui arrivera à la soulever pourra l'emporter. Mais il concerne l'or et uniquement l'or, notre petit musée était en quelque sorte plus riche et surtout plus pittoresque.
Nous reprenons un bain de foule, d'odeurs et de bruits pour nous échapper à nouveau dans une autre ruelle, plus sombre, qui monte cette fois. Elle est très étroite et ressemble aux passages lyonnais entre deux rues (les traboules). Nous nous retrouvons à nouveau complètement seules, car ici pas un curieux ne semble s'éloigner ne serait-ce qu'un peu du chemin touristique.
Et pourtant, nous tombons bientôt sur un magnifique temple immense face à la mer. Nous restons là quelques instant, silencieuses, à admirer cet édifice qui de ses couleurs fambloyantes semble peint sur le paysage gris et vert, une montagne recouverte de brume en arrière plan.
Trois Japonaises, qui ont l'air de s'être perdues, bientôt se joignent à notre silence contemplatif.
Mais il se fait tard, nous achetons en coup de vent quelques petits souvenirs avant de repartir. Et comme le bus met un peu de temps à arriver, nous sirotons un thé fruité bien au chaud dans un un magasin de thé, avec face à nous, une vue superbe sur la côte qui se dessine enfin sous nos yeux alors que le ciel se dégage.


Alors là, de ce superbe point de vue, vous pouvez distinguer nettement la mer, les iles et le découpage de la côte...enfin pas tout à fait quand même.





Si on avait encore des doutes sur l'existense de ce musée, nous voila rassurées. Avec toutes ces pancartes, faut vraiment vouloir la rater l'entrée!



Comme l'indique la grosse flèche scotché sur la pierre: ceci est de l'or (si cette fois encore on avait des doutes)





Pierre multicolore taiwanaise


Vases faits à partir de la pierre multicolore

































Face à cette étalage, je me demande si c'est par manque de place que certains magasins sont en fait deux en un.Ici dans un magasin spécialisé dans les chaussures aux semelles en bois, on vend des friandises et des glaces .